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Nouvelle Feuille
18 août 2010

1ère étape: Pampelune

Bon, voilà, il faut se lancer. Pour la troisième année de suite sur ce blog, après nos aventures en Belgique (2008) et notre périple en Autriche (2009), et pas mal d'autres découvertes et petits voyages de-ci de-là, voilà un nouveau chapitre, celui de notre voyage dans le nord de l'Espagne, avec Compostelle en ligne de mire. Comme indiqué dans la note précédente, notre premier point de chute était Pampelune, où nous sommes arrivés en fin d'après-midi le 24 juillet.

Quand j'écris "en fin d'après-midi", c'est ce que nous, nous croyions. En fait, en Espagne, c'était plutôt tout simplement l'après-midi, les horaires dans ce pays étant, nous le comprendrons assez vite, plutôt décalés par rapport à la France. Et il sera assez difficile pour nous de nous y mettre, non pas que nous soyons particulièrement des lève-tôt (ou des couche-tôt comme on voudra), mais il faut bien admettre qu'être réveillé à 7 ou 8 heures du matin dans des hôtels où les portes claquent sans cesse, ne pas pouvoir petit-déjeuner souvent avant 10h00, subir la longue pause sieste de 14h00 à 17h00 environ (même à Pampelune où il ne faisait pourtant pas une température justifiant cet arrêt), et ne pas pouvoir être servi dans les restaurants avant 21h00-22h00, ça finit par fatiguer à la longue... Enfin, ce ne fut là qu'un bien petit inconvénient tout de même.

Donc, généreusement conduits jusqu'à Irun à la frontière avec la France, nous y prîmes le train jusqu'à Pampelune, capitale de la Navarre espagnole. Le temps de se retrouver avec la gare pas trop proche du centre, de trouver notre logement, lui aussi assez éloigné du centre-ville (ce sera une constante en Espagne: un centre-ville admirable mais réduit sur lequel se greffe, immédiatement à ses portes, une ville moderne le plus souvent repoussante), et nous partons à la découverte de cette ville célèbre depuis Hemingway qui venait y admirer le fameux encierro (course de taureaux à travers la ville) et les corridas.

Le premier élément intéressant que nous apercevons est la citadelle, construite au XVI et XVIIe s. sur le modèle de la citadelle d'Anvers. Bien conservée, elle est devenue aujourd'hui un très agréable jardin public en bordure de la ville moderne, particulièrement bienvenu pour se sortir des grandes barres d'immeubles rouges.

Citadelle__2_

(Citadelle)

Juste à côté, bâti en partie sur des anciens morceaux de murailles aussi, se trouve le parc de la Taconera, composé de jardins à la française dans sa partie supérieure et d'une sorte de chemin de ronde extérieur qui permet d'admirer les daims et les volatiles divers qui constituent un mini zoo dans les anciens fossés.

Parc_de_la_Taconera__10_

(Parc de la Taconera)

Notre entrée dans la vieille ville se fait en partie en suivant le chemin que suivent les taureaux pendant l'encierro. Quelques plaques explicatives nous renseignent sur les particularités de tel ou tel lieux et sa dangerosité pour les taureaux ou pour les fêlés qui courent devant, ainsi que les traditions qui y sont liés (chant, prière à saint Firmin, etc).

La ville ancienne est plutôt agréable et bien conservée, beaucoup de vieilles pierres et de jolies maisons. Ce sera également une constante en Espagne: la beauté des centre-ville et leur bon état de conservation. La mairie et la placette qui lui fait face en sont de bons exemples.

Mairie__2_

(Mairie, XVIIe s.)

Quelques églises, souvent assez massives et vaguement fortifiées, se dressent également dans la ville.

Eglise_saint_Nicolas

(Eglise Saint Nicolas)

En soirée, la ville est particulièrement animée et les tapas sont reines. Il est un peu difficile au début de s'adapter à la curieuse façon de faire: on se pointe au comptoir, on attire (désespèrement) l'attention du type qui s'active derrière, on lui dit: je veux ça, ça et puis ça, il nous sert le tout et on le mange. Le paiement ne se fait qu'après, cela semblant plus reposer sur l'honnêteté du client que sur l'attention du barman. Ceci dit, c'est en général très bon, très varié et si on n'a pas un appétit gargantuesque, on peut tout à fait se contenter d'une boisson et de quelques tapas pour tout repas. C'est sur cette sympathique découverte que s'achève notre première journée espagnole (et ce n'était que la deuxième fois de ma vie que j'allais dans ce pays).

DSCN3179

(Sculpture de l'encierro, avec des enfants prétentieux)

Ah oui, ici ils en sont fiers de leurs courses de taureaux, à tel point qu'une marque de vêtements au nom basque impossible (kukuxumusu) a fait d'un petit taureau bleu et couillu plutôt amusant sa mascotte. Qu'on retrouve ici, bien planqué, à observer ses collègues encorner les zozos qui courent devant.

DSCN3188

(Olé!)

Le lendemain, nous visitâmes la cathédrale, dont la façade était hélas en travaux. L'intérieur est néanmoins intéressant au moins pour le tombeau du roi Charles III le Noble et son épouse (1416) et pour les stalles renaissance du choeur.

La visite du musée de Navarre s'est ensuite révélée vraiment fascinante par la grande qualité des pièces présentées.

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(Musée de Navarre et église attenante)

Premier élément vraiment étonnant: la qualité et la taille des mosaïques romaines, pour la plupart collectées dans les villas romaines de la région. Certaines sont pour ainsi dire complètes, presque toutes sont très grandes, et la plupart présentent un décor géométriques, parfois agrémenté de figures. Elles sont un témoignage du grand luxe dans lequel vivait le maître et sa famille au milieu de leur grand domaine agricole.

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(Mosaïque romaine, II-IVe s.)

Le second ensemble exceptionnel - à mes yeux - de ce musée est celui des chapiteaux romans de l'ancienne cathédrale de Pampelune. Datés de 1140-1150, ces chapiteaux ont été sculptés par un artiste inconnu et génial (appelé sobrement: maître du cloître de la cathédrale de Pampelune), avec un soin extrême, une grande minutie et un sens du détail hors du commun, qui plus est pour la Navarre plus accoutumée à un art roman plus provincial et plus naïf. Mais je vous en laisse juge avec ce chapiteau représentant des scènes de la vie de Job. Je vous rappelle aussi qu'en cliquez sur la photo, vous l'obtenez en taille agrandie dans une nouvelle fenêtre.

Chapiteau_roman__2_

(Maître du cloître de la cathédrale de Pampelune, XIIe s.)

Enfin, parmi d'autres choses passionnantes (coffre hispano-arabe de Cordoue ou des peintures renaissance en grisaille), se trouve un ensemble étonnant de peintures murales gothiques collectées dans la province. Les peintures du maître de Gallipienzo et de Juan Oliver sont parmi les plus belles et les mieux conservées.

Peinture_murale__2_

(Passion du Christ, Juan Oliver, 1333, provient de l'ancien réfectoire de la cathédrale de Pampelune)

Le reste du musée comporte également de belles pièces, mais l'intérêt qu'elles présentent décroît avec leur avancée dans la chronologie. La période XIXe s. - XXe s. n'offre plus, comme souvent, qu'une collection de peintres locaux pas forcèment sans talent mais qui se contentent d'être des suiveurs peu originaux des grands courants artistiques (impressionisme, cubisme, abstraction, etc). L'église attenante au musée se visite également; elle abrite une collection de retables baroques.

Bref. Nous sortons du musée, et repartons en balade dans la ville, le long du chemin du ronde qui longe la cathédrale et le palais archi-épiscopal, passons par le recoin du cheval blanc où se dressent quelques belles maisons caractéristiques et une partie des impressionnantes fortifications.

Bastion_de_Redin__4_

(Bastion du Redin, 1540)

Plus bas, on accède à la porte de France, par laquelle arrivent les pélerins du camino francès en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

Porte_de_France__4_

(Porte fortifiée)

Après tous ces efforts, trouver le réconfort au café Iruña, un bâtiment superbe, pas trop cher et bien agréable pour une fin d'après-midi.

Caf__Iru_a__2_

(Café Iruña)

Une visite de l'église Saint-Nicolas, par chance encore ouverte, achève ces deux journées bien remplies à Pampelune. Le lendemain nous partons en train vers ce qui se révélera être l'une des plus belles étapes de ce voyage, au moins au niveau artistique et architectural: Burgos.

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