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Nouvelle Feuille
17 septembre 2010

Chantilly

Ce fut une rude journée que ce samedi où nous résolûmes d'aller à Chantilly (et que j'évoque avec un peu de retard)! Il a fallu se lever tôt pour tout de même finalement attendre le train pendant presque une heure. Finalement, nous débarquons à Chantilly, dans l'Oise (mais dans l'Ile-de-France "historique"). Le temps de se renseigner à l'office de tourisme, qui nous conseille, pour aller au château, de couper à travers l'hippodrome, qui est ouvert au public.

Hippodrome

(Hippodrome)

A priori, il est sensé y avoir des entraînements le matin, pourtant, quand nous passons, l'endroit semble bien mort. Depuis l'hippodrome, nous longeons les grandes écuries, construites au XVIIIe s. et qui abritent aujourd'hui le musée vivant du cheval, que nous ne visiterons pas par manque de temps.

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(Grandes écuries, Musée vivant du cheval)

La folie des courses à Chantilly date du XIXe s. et a connu son apogée au début du XXe s. Les chemins de fer avaient construit une ligne spéciale desservant le champ de courses et qui amenait 14000 personnes par heure à raison d'un train toutes les trois minutes les jours de courses.

Mus_e_du_cheval__7_

(Grandes écuries)

Quelques mètres plus loin se trouve le château, baigné d'eaux dormantes peuplées de carpes et de canards. Dès la grille passée, il faut s'acquitter d'une entrée comprenant le château (enfin, en partie, il y aura des suppléments) et le parc. Entrée assez prohibitive d'ailleurs...

Ch_teau

(Château de Chantilly)

Dans la cour d'honneur se dresse la statue d'un des plus augustes propriétaires des lieux, le Connétable Anne de Montmorency, qui fut également le bâtisseur du château d'Ecouen, aujourd'hui musée de la Renaissance.

Statue_d_Anne_de_Montmorency

(Statue du connétable Anne de Montmorency, Cour d'honneur)

Comme nous sommes arrivés assez tard à Chantilly (autour de midi), il est presque une heure lorsque nous arrivons au château. Et nous décidons de ne pas entamer tout de suite notre visite par le château en lui-même, mais de descendre le grand escalier pour aller vers les jardins à la française organisés par Le Nôtre.

Sous_l_escalier

(Sous l'escalier)

Nous éloignant des parterres bien arrangés, nous filons le long des canaux peuplés de carpes dans une atmosphère de sous-bois, vers le Hameau.

Vers_le_hameau

(Canal)

Le hameau, précurseur de celui de Marie-Antoinette à Versailles, rempli à peu près la même fonction: la recherche d'un lieu de détente et de repos au plus près de la nature et de la vie dans l'état de nature. Cet idéal appliqué ici dès 1775 se traduit en pratique par de pimpantes maisons à colombages singeant ce qu'on imaginait de la vie rurale.

Le_hameau

(Le Hameau)

Dans ce hameau, l'on trouve un restaurant installé dans le moulin. "Aux goûters champêtres" propose une bonne cuisine issue du terroir picard.

Le_hameau__2_

(Le hameau)

Le repas était très bon et le lieu charmant. Ce fut un moment fort agréable que ce repas arrosé d'un poiré local très sympathique, ponctué de la débonnaire et régulière visite d'un canard qui déambulait entre les tables.

Canard_au_restaurant_du_hameau

(Il a trouvé un bon coin...)

Bien sûr, comment finir un repas dans ce lieu sans goûter la fameuse crème chantilly, là-même où elle fut inventée?! Ce que nous fîmes donc sans complexe. Et la chantilly traditionnelle de Chantilly, c'est autre chose que les ersatz en bombe!

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(Fraise à la chantilly)

Une fois ce repas achevé, nous repartîmes explorer le parc, tout d'abord vers la Grande Cascade, création ingénieuse de Le Nôtre réalisée pour donner l'impression que le bassin d'alimentation de la cascade ne se vidait jamais (l'astuce étant simple: en rendant l'alimentation du bassin en question souterraine).

Grande_cascade

(Grande Cascade)

Dans cette partie du parc, l'ambiance est quasiment celle d'un sous-bois. On y aperçoit tout à coup une petite chapelle (une des sept qui ornaient le parc), curiosité construite pour la pieuse épouse d'Anne de Montmorency. Ces septs chapelles devaient rappeller les sept églises de Rome visitées par le connétable pour obtenir des indulgences. Par facilité sans doute, il avait obtenu du Pape les mêmes indulgences pour la visite des sept chapelles de son parc! Un pélerinage moins fatigant et des indulgences plus facilement gagnées...

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(Chapelle Saint-Jean)

Nous arrivons ensuite à une curiosité du parc: l'enclos des kangourous! On y apprend qu'une dame qui vivait dans une maison du parc élevait des kangourous et qu'elle a légué les bestioles à l'Institut de France (gestionnaire du parc et du château). Ce qui constitue a priori le premier pas vers une reconstitution de la ménagerie des princes de Condé (qui n'avaient sans doute pas de kangourous). Les kangourous (en fait, ce sont des wallabies) roupillaient quand nous sommes passés. Hélas, avec les deux grillages nous séparant d'eux, il était difficile de bien les voir.

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(Enclos des kangourous)

Dans ce même coin du parc se trouve un monument édifié pour le prince Henri d'Orléans (1867 - 1901), explorateur et géographe.

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(Monument du prince Henri)

Il est ensuite largement temps, si nous voulons pouvoir tout voir, de se diriger à nouveau vers le château.

Devant_le_ch_teau

Le château de Chantilly est en fait composé de deux château, le grand et le petit, réunis au XIXe s. en comblant le petit bras d'eau qui les séparait. On en entre par une sorte de hall d'où l'on accède d'un côté aux appartements (visite obligatoirement guidée et avec supplément) et de l'autre aux collections.

Cour_d_honneur__2_

(Entrée du château)

Il est environ 16h00. Nous prenons les billets pour la visite des appartements à 16h30 et en profitons pour entamer la visite des collections. Nous n'aurons le temps de voir que la première salle, la galerie des cerfs, consacrée à la chasse: peaux de lion, fusils, tapisseries, massacres de cerfs, peintures, tout évoque cette activité très liée au mode de vie aristocratique.

Diane_au_repos__Baudry

(Galerie des Cerfs, Diane au repos, par Paul Baudry)

Une exposition consacrée aux collections hollandaises du château se tient dans cette salle.

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(Une des oeuvres présentées pour l'exposition sur les collections hollandaises)

Une fois bien détaillées les oeuvres exposées, il est l'heure de la visite des appartements des princes de Condé (et quelques uns du duc d'Aumale). Nous quittons donc les collections pour suivre un guide pas franchement extraordinaire mais qui nous a permis d'accéder à des salles qui sont, elles, exceptionnelles.

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(Appartements des princes. Sur la cheminée: une mosaïque romaine)

Les pièces sont magnifiques et très ornées. Dans la première que nous visitons, sont accrochés, entre autres, deux Van Dyck et plusieurs émaux de Léonard Limosin. Rien que cela, et ce n'est qu'un début! Souvent, dans ces appartements des XVIIe et XVIIIe s., le duc d'Aumale a laissé sa trace plus ou moins discrète, souvent sous la forme de souvenirs algériens (armes, armures, drapeaux, objets décoratifs).

La seconde salle est la chambre de Monsieur le Prince, une merveille de peinture décorative animalière, réalisée par Christophe Huet, maître du genre.

Panneaux_peints_par_Huet

(Chambre de Monsieur le Prince)

La salle suivante est sans aucun doute l'un des sommets de la visite, du moins en ce qui concerne les salles proprement dites. Il s'agit de la Grande Singerie, un ensemble de peintures décoratives du XVIIIe s., probablement du même Christophe Huet. Récemment restauré, ce petit boudoir splendide est un chef-d'oeuvre devant lequel on regrette de ne pas pouvoir s'attarder plus longuement à cause de cette foutue visite guidée.

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(Grande Singerie, détail)

Très rocaille, cette pièce témoigne, par ses peintures, mais aussi par ses dorures et ses stucs, de tout un pan du goût du XVIIIe s.: exotisme, farce, goût du grotesque, décoration exubérante et soignée... Etant très sensible à cela, j'ai été subjugué par cette pièce.

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(Grande Singerie)

Ce type de pièce est devenu extrèmement rare aujourd'hui, car ces peintures n'étaient pas destinées à être particulièrement pérennes. Elles avaient vocation, selon le goût du temps, à être supprimées et remplacées par d'autres. Par chance, celles-ci ont été conservés. Le terme de Grande Singerie est particulièrement éloquent, car les singes représentés sont des caricatures de la (bonne) société humaine qu'ils "singent" gaiement, comme ici sur l'écran de cheminée où se déroule une leçon de lecture.

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(Grande Singerie, écran de cheminée)

Sur les portes, les singes exercent également différentes activités: peintre, soldat, architecte, musicien...

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(Grande Singerie, Petit singe porte-enseigne)

La dernière salle est une longue galerie dédiée à la gloire du Grand Condé. Tout à son auto-célébration, le Prince avait commandé pour le château où il finit ses jours sa propre galerie de batailles, illustrant ses hauts faits militaires. Un des tableau représente même le pardon accordé par Louis XIV à son cousin frondeur.

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(Galerie de Monsieur le Prince)

Nous descendons ensuite dans une grande galerie habillée de boiseries et dont les vitraux figurent les blasons des différents propriétaires du château, tous issus de familles illustres.

Blason

(Blason des Montmorency)

Cette galerie, qui donne sur les chambres prévues pour le duc d'Aumale et son épouse (chambres jamais occupées), est ponctuée de vitrines garnies de souvenirs, en particulier algériens, du vieux militaire.

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(Fauteuil roulant du duc d'Aumale, souffrant de la goutte)

Enfin, la visite menée par notre sympathique mais assez moyen guide s'achevait et nous allions pouvoir à nouveau déambuler à notre guise. Nous remontons donc l'escalier qui nous ramène dans le hall principal et décidons, avant d'attaquer les collections de peinture, de visiter la chapelle et la bibliothèque.

Escalier

(Escalier)

La chapelle est un mélange éclectique entre le goût du XIXe s. et celui de la Renaissance. L'architecture néo-gothique, les peintures au plafond, tout rappellerait les meilleures (ou les pires, au choix) des réalisations des suiveurs de Viollet-le-Duc, si l'on ne trouvait pas, par endroits, des réemplois d'éléments renaissance, venus pour la plupart du château d'Ecouen: ainsi les boiseries et les vitraux. De même pour une partie de l'autel attribuée à Jean Goujon.

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(Marqueterie, XVIe s., Chapelle)

On se dit alors qu'on a compris, qu'il s'agit d'une simple réutilisation de la Renaissance dans un cadre néo-gothique. Jusqu'à que l'on passe derrière l'autel pour découvrir le mausolée d'Henri II de Condé, composé de bronzes de Jacques Sarrazin, dans le plus pur style du XVIIe s. L'ensemble donne une impression au final assez disparate, mais enfin...

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(Mausolée d'Henri II de Condé)

Nous accédons ensuite au cabinet des livres. Rien à en dire sur la salle en elle-même, si ce n'est qu'il s'agit d'une très belle bibliothèque. Mais c'est surtout la qualité de la collection des quelques 13 000 livres de la bibliothèque du duc d'Aumale qui en fait tout l'intérêt. Parmi eux, le très célèbre et très précieux manuscrit enluminé des Très riches heures du duc de Berry.

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(Cabinet des livres)

Il est ensuite temps d'aller admirer un peu la collection de peinture rassemblée par le duc d'Aumale. Il serait évidemment impossible de tout évoquer sans lasser le lecteur, tant ces collections sont riches mais surtout de grande qualité. Le vieux bonhomme avait un goût très sûr. Le début n'est pas la partie la plus exceptionnelle: nous passons dans les anciennes cuisines où sont exposés diverses porcelaines et biscuits. Une petite rotonde abrite un très grand vase japonais du XIXe s. et donne accès à une quelques petites salles évoquant des souvenirs personnels, la famille du duc d'Aumale (les Orléans). L'ensemble est dominé par un grand portrait dudit duc, âgé, assis dans le parc de son château. J'ai pour ma part été attiré par le côté à la fois un peu incongru mais finalement pas tellement étonnant de la présence du beau portrait d'Abd-el-Kader, accroché en bonne place.

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(Stanislas von Chlebowski, Portrait d'Abd-el-Kader)

Parmi les portraits "de famille", je signale, juste comme ça, celui de la princesse Palatine (fort maltraitée semble-t-il par le sieur Bern dans un de ses ignobles "secrets d'histoire").

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(Nicolas de Largilière, Portrait de la princesse Palatine)

On passe ensuite, dans le désordre le plus complet, par quelques petites statues de Tanagra puis une belle salle consacrée aux primitifs italiens, avec notamment ces beaux anges dansant devant le soleil, dont on se demande s'il s'agit d'une oeuvre seule ou d'un élément découpé d'un ensemble plus vaste.

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(Giovanni di Paolo, Cinq anges dansant devant le soleil, XVe s.)

La salle dite "Isabelle" présente elle de la peinture du XIXe s., avec de très beaux tableaux signés Delacroix, Ingres ou Gérôme. Puis nous passons dans une salle qui présente de la dentelle noire et de la porcelaine de Chantilly (qui abrita une manufacture de 1725 à 1792 puis plus irrégulièrement au XIXe s.)

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(Porcelaine de Chantilly)

La salle "Caroline" qui vient ensuite présente des peintures du XVIIIe s. (Greuze, Watteau, Van Loo, etc...), puis l'on passe devant plusieurs vitrines étonnantes dont l'une présente des jouets d'enfants de la haute société.

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(Jouet d'enfant, XIXe s.)

Au bout du couloir se trouvent trois sculptures de Marie d'Orléans, célèbre artiste de la Monarchie de Juillet, fille du roi Louis-Philippe (et par conséquent soeur du duc d'Aumale). Malgré sa mort précoce à seulement 26 ans, Marie d'Orléans est l'une des artistes les plus représentatives du style "troubadour".

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(Marie d'Orléans, Jeanne d'Arc pleurant à la vue d'un anglais blessé)

La dernière salle de cette aile du château est le cabinet des Clouet, où se trouvent rassemblée, dans un accrochage très XIXe s. (comme tout le reste des peintures du château) une multitude de portraits peints par les Clouet ou par d'autres artistes du XVIe s. français. L'accrochage un peu fouillis est resté en l'état depuis la mort du duc d'Aumale, qui avait interdit par testament lors de son leg du château et ses collections à l'Institut de France, qu'on en modifie quoi que ce soit. Ce qui fut respecté...

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(Cabinet des Clouet)

Nous accédons ensuite à la grande galerie de peintures, toujours présentées dans un accrochage peu lisible, mais qui, tout à la fois comporte pas mal de petites merveilles et constitue un témoignage des goûts éclectiques mais de qualité du duc d'Aumale.

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(Galerie de peinture)

Parmi les nombreuses oeuvres remarquables de Vernet, Rosa Bonheur, Poussin ou Carrache, comme je ne pouvais pas toutes les afficher sur ce blog, j'ai choisi de mettre ce tableau de Gros représentant Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa pendant la campagne d'Egypte. Il s'agit en fait d'une esquisse de l'immense tableau conservé au Louvre, mais je le trouve intéressant car il présente plusieurs intérêts: celui du fayotage bonapartiste et de la propagande impériale qui vise à faire de Napoléon l'équivalent des rois de France qui touchaient les écrouelles (du moins est-ce une des interprétations actuelles...), mais c'est aussi une toile représentative de la peinture d'histoire et qui annonce l'orientalisme. Même si je préfère de loin beaucoup d'autres oeuvres de cette galerie de peinture, j'ai trouvé intéressant de m'attarder un peu sur ce tableau.

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(Gros, Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa)

Au bout de la galerie de peinture se trouve une petite rotonde où sont présentés deux beaux tableaux de la Renaissance italienne: la vierge de Lorette de Raphaël et le portrait de Simonetta Vespucci de Piero di Cosimo.

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(Raphaël, Vierge de Lorette)

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(Piero di Cosimo, Portrait de Simonetta Vespucci)

Et parmi cela, comme ornement de la rotonde, se trouve une magnifique mosaïque romaine.

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(Mosaïque romaine)

Nous passons ensuite dans la galerie de Psyché, ornée de 44 vitraux illustrant l'histoire de Psyché et Cupidon, et qui, comme pas mal d'autres ici, viennent du château d'Ecouen. Au bout de la galerie, une petite salle explique les méthodes de restauration des tableaux du musée et présente quelques toiles récemment restaurées.

Vers le milieu de cette galerie s'ouvre une toute petite salle (heureusement très peu encombrée de gens malgré l'affluence touristique de ce samedi). Ce "santuario" abrite les chefs-d'oeuvre de la collection (du moins selon le duc d'Aumale). Et il est vrai que pouvoir admirer côte à côte deux Raphaël (La Vierge de la maison d'Orléans et Les trois grâces) et un panneau de coffre de mariage peint par Filippino Lippi, est un plaisir rare. Mais encore plus rare est la chance de voir quarante miniatures de Jean Fouquet issues du Livre d'heures d'Etienne Chevalier. Une merveille absolue à laquelle les photos rendent très mal hommage.

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(Jean Fouquet, Livre d'heures d'Etienne Chevalier)

Nous continuons notre parcours et rejoignons la Tribune, en admirant au passage un autre exemple du quasi-pillage d'Ecouen au profit de Chantilly, ce bas-relief représentant le départ de Phaéton.

Bas_relief_venu_d_Ecouen

(Ecole française, XVIe s., Départ de Phaéton)

La Tribune est une curieuse salle vaguement octogonale dans le style XIXe s. Les panneaux qui mènent à la coupole représentent différentes demeures du duc d'Aumale et de la famille d'Orléans.

Tribune

(Coupole de la tribune)

Comme partout ailleurs, les tableaux exposés relèvent d'un éclectisme profond. Ici on croise des tableaux troubadour:

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(Paul Delaroche, L'assassinat du duc de Guise)

Des Poussin, Mignard, Watteau mais aussi un Memling et... des primitifs italiens:

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(Quelques tableaux de la Tribune)

Et plus loin, ce sont des Botticelli, des Ingres, le portrait de Molière par Mignard, etc... Beaucoup de choses vraiment exceptionnelles mais qui finissent par donner un peu le tournis à la fois par l'abondance et le désordre dans lequel elles sont exposées.

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(Au sommet: L'automne, de Botticelli)

Après ces quelques heures passées dans le château, la journée s'achève par un tour dans la partie anglaise du jardin, d'où la vue sur le château entouré d'eau lui donne un aspect d'île-forteresse.

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(Château de Chantilly)

Le jardin anglais est peuplé de petites fantaisies dans le goût du XVIIIe s. finissant, comme cette "île d'amour", petite presqu'île artificielle dotée à son extrémité d'une gloriette abritant Eros.

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(Île d'amour)

Plus loin, pour répondre à l'île d'amour et son Eros, un petit "temple de Vénus" se dresse, simple rotonde cernée d'une colonnade et peuplée uniquement d'une Vénus callipyge.

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(Temple de Vénus)

Nous repartons ensuite, assez fourbus, vers la gare, non sans jeter un oeil au château d'Enghien, beau bâtiment XVIIIe s. qui fait face au château proprement dit et qui servait à l'installation des invités des Princes de Condé et aux fêtes qu'ils organisaient.

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(Château d'Enghien)

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