Au détour des jardins de Versailles : le Petit Trianon
Après notre visite de l'exposition sur la science à Versailles, nous en avons profité, malgré le temps qui déclinait, pour découvrir le Petit Trianon, devant lequel nous étions déjà passés de nombreuses fois mais jamais visité réellement (et qui, de fait, a longtemps été en travaux pour restauration).
Du coup, c'est une belle découverte de ce petit château néo-classique que nous réalisâmes en plongeant toujours un peu plus dans le goût du XVIIIe s. finissant. Comme quoi notre journée n'a pas été que déception...
(Petit Trianon)
On entre dans ce petit château voulu par Louis XV pour la Pompadour par un charmant jardin qui est une sorte de petit cloître. Le petit Trianon est l'oeuvre du fameux architecte Ange-Jacques Gabriel, entre 1762 et 1768. Finalement, Louis XVI l'offrira à Marie-Antoinette qui y réside souvent et fait réaliser de nombreux travaux notamment dans le parc de Trianon. Mais nous y reviendrons.
(Entrée du Petit Trianon)
Partie intégrante du château, la sobre chapelle s'ouvre juste à côté du jardin et prouve l'importance qu'a vite pris ce château dans le coeur de Louis XV puis de Marie-Antoinette. Elle n'a rien de franchement exceptionnelle si ce n'est le joli tableau du peintre Joseph-Marie Vien (déjà évoqué dans mon article sur l'exposition Antiquité rêvée).
(Chapelle du Petit Trianon)
Les différentes pièces du château sont restituées de la façon la plus crédible possible l'ameublement originel. Les diverses oeuvres d'art exposées sont tout à fait adaptées à l'époque et au style du château et évoquent Marie-Antoinette, sa principale occupante (avec notamment l'un des célèbres portraits de la Reine par Elisabeth Vigée-Lebrun).
Dans la salle des gardes, c'est une curiosité qui est exposée : la petite voiture d'enfant du Dauphin (le fameux Louis XVII) qui était tirée par une chèvre.
(Voiture d'enfant du Dauphin, fin XVIIIe s.)
L'ensemble du château est à la fois sobre et chargé de tout le vocabulaire décoratif du néoclassicisme, de façon très cohérente, jusque dans les chaises au style "étrusque". 
(Chaises, XVIIIe s.)
Parmi les éléments remarquables du château, il y a ce petit cabinet de Marie-Antoinette doté d'un savant système créé par Jean-Tobie Mercklein de mur-miroir coulissant à l'envi vers le haut, permettant ainsi de laisser entrer la lumière ou au contraire de se créer un espace totalement intime. Une curiosité.
(Cabinet des glaces mouvantes)
A côté de ce cabinet se trouve la chambre de la Reine. Le lit est hélas une reconstitution, mais le reste du mobilier et du décor sont authentiques et ont été conçus spécifiquement pour cette pièce.
(Chambre de la Reine)
Si l'on ne visite pas librement tout le château (certaines parties ne sont accessibles qu'en visite commentée), le parcours librepermet tout de même de se faire une bonne idée de la vie dans ces petits châteaux royaux au XVIIIe s. En effet, on ne passe pas que dans les superbes chambres et cabinets royaux, mais également dans les cuisines (en réalité le réchauffoir; les cuisines se trouvaient près de la chapelle) ou les salles où l'on entreposait l'argenterie.
(Réchauffoir)
Dans l'argenterie, de belles pièces de porcelaine de Sèvres des XVIIIe et XIXe s. sont exposées.
(Argenterie)
Signalons encore, avant de sortir voir les autres éléments du jardin du petit Trianon, la jolie salle de billard de Louis XV, dans laquelle un beau billard du XVIIIe s. a été reconstitué en 2005 par la société Chevillotte. Cette salle est curieusement peu décorée et paraît assez éloignée de l'image que l'on peut se faire d'une pièce consacrée à ce loisir plutôt chaleureux.
(Salle de billard)
Nous sortons dans le petit jardin qui jouxte le château et qui accueille quelques petites constructions intéressantes. Au bout du jardin se trouve le "Pavillon français", une petite bâtisse, également oeuvre de Gabriel, destinée aux collations de Louis XV puis aux fêtes de Marie-Antoinette. Immédiatement en face se trouvait le "Salon frais", qui faisait office de salle à manger pendant l'été et qui a été reconstruit en 1984. Hélas, aucune de ces constructions ne se visite, mais elles témoignent toutes deux de l'importance prise au XVIIIes. par les jardins comme lieu de plaisir et d'intimité. On retrouve le même genre de petits "salons" et autres "maisons de thé" dans la plupart des châteaux royaux d'Europe.
(Salon frais)
Dernier bâtiment, encore plus curieux et très lié à la personnalité de la souveraine : le "Petit théâtre de Marie-Antoinette". Il servait à la reine pour représenter, avec ses amis, diverses pièces de théâtre. Construit spécialement par Richard Mique pour les royales représentations, ce théâtre de 160 places ne servit pourtant que cinq ans, entre 1780 et 1785. La reine arrêta en effet après le scandale de l'affaire du collier.
L'extérieur ne nous apprend hélas pas grand chose; à l'exception d'une entrée, le tout est très sobre alors que l'intérieur, qui ne se visite semble-t-il que très rarement, est richement décoré.
(Petit théâtre de Marie-Antoinette)
Nous n'avons hélas pas pu aller visiter le Grand Trianon ni (re)voir le Hameau de la Reine, en raison de l'heure tardive. Ceci dit, cela vaudrait le coup de revenir à Versailles spécialement pour voir tous ces petits endroits rarement ouverts à la visite et explorer vraiment en profondeur ce château et son parc où nous sommes déjà souvent venus sans encore en connaître réellement le moindre recoin.
(Un dernier coup d'oeil sur la beauté néo-classique de l'oeuvre de Gabriel)
NB : Toutes les photos ont été prises par mes soins. Même si elles ne sont pas très belles, merci si vous les reprenez d'indiquer qu'elles proviennent de ce site.
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