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Nouvelle Feuille
3 septembre 2011

Topkapı

 

Nous démarrons cette première semaine de vacances du bon pied. Le petit-déjeuner de l'hôtel, en buffet, est très copieux et intéressant. Le moins que l'on puisse dire, et cela se vérifiera tout au long du voyage, c'est que le petit-déjeuner turc est assez particulier. Aussi copieux que le breakfast anglais mais très différent : on peut y prendre des olives, de la pastèque, du melon, des céréales, du thé bien entendu, mais aussi des frites, du fromage et de la charcuterie à base de boeuf! Etonnant et assez inédit.

Comme nous avons un peu repéré le coeur historique de la ville hier soir (c'est à dire le quartier central de Sultanahmet), nous n'avons guère de problèmes pour arriver à notre destination du jour. Tant qu'à faire, autant commencer fort, nous allons directement à Topkapı, qui fut pendant quatre siècle le palais des sultans ottomans.

DSCN5190

(Fontaine d'Ahmet III, 1728)

 

Deux précisions avant tout, qui me semblent utiles :

- le turc s'écrit depuis les années 1930 en caractères latins; néanmoins, cette langue comporte quelques lettres qui n'existent pas en français. Ainsi, il existe deux "i". L'un, comme le nôtre, se prononce [i] tandis que l'autre, qui ne comporte pas de point, se prononce peu ou prou [eu]. Il ne faut donc pas dire Topkapi mais bel et bien Topkapı (Topkapeu).

- J'utilise le terme de palais pour Topkapı, pour traduire le terme turc de "saray". Palais en est le bon équivalent, mais il faut préciser que ce mot a donné, dans l'Europe moderne, le terme de "sérail". Ainsi, l'on trouve couramment le palais sous le vocable de "sérail de Topkapı".

Voilà. (et merci professeur Rollin?).

 

Nous passons donc à côté de la fontaine d'Ahmet III, qui en fait de fontaine a vraiment des allures de pavillon. Très charmante, cette fontaine du XVIIIe s. qui borde les murailles est typique de la période dite "des Tulipes" (premier quart du XVIIIe s.). Juste à côté s'ouvre la porte impériale qui nous permet de pénétrer dans la 1ère cour.

Entrée de la 1ere enceinte de Topkapi  

(Porte impériale (Bab-i-Hümayun), Palais de Topkapı)

En fait de première cour, il s'agit d'un très grand jardin ceint de murailles et agrémenté de diverses constructions plus ou moins anciennes. La plus intéressante est largement antérieure aux sultans : il s'agit de l'église Ste-Irène, la seule église byzantine à ne pas être devenue ensuite une mosquée (son destin fut plutôt du genre entrepôt).   

Ste Irène (3)

(Eglise Ste-Irène, VIe-VIIIe s.)

Construite sur l'emplacement d'un temple païen par l'empereur Justinien, cette église est contemporaine de Ste-Sophie qui s'élève à seulement quelques dizaines de mètres en arrière. Elle est bien entendu moins imposante mais hélas elle ne se visite pas. 

Ste Irène (4)

(Eglise Ste-Irène avec la silhouette de Ste-Sophie en arrière-plan)

 

Il n'y a qu'à suivre le chemin pour arriver au palais proprement dit, c'est-à-dire à la deuxième cour. La Porte du Milieu est particulièrement impressionnante avec ses tours étranges qui lui donnent un aspect médiéval. C'est juste aux abords de cette porte que se situe la billetterie, assez chère, de Topkapı (surtout qu'il faut repayer ensuite pour aller au Harem). 

Ortakapi (3)

(Porte du Milieu (Ortakapı), XVe s.) 

 

Comme nous craignons que le Harem, sensé se visiter uniquement guidé, soit bourré de monde, nous nous y précipitons avant toute autre découverte. Finalement, depuis la rédaction pourtant récente de mes guides de voyage (respectivement Guide Bleu Hachette de 2009 et Guide Vert Michelin de 2010), les choses ont changé et le Harem se découvre en visite libre. Tant mieux. Ce ne sera pas la seule fois où nos guides se révéleront surannés à peine rédigés; la Turquie change très très vite. Et comme il est encore relativement tôt le matin, il n'y a pas grand monde pour acquitter le supplément et partir visiter le Harem de Topkapı, lieu de tous les fantasmes pour les Occidentaux des XVIIe au XIXe s.

Près de l'entrée du Harem 

(Près de l'entrée du Harem, les chats posent pour les Japonais)

 

Le Harem de Topkapı, c'est plus de trois cent pièces, dont on ne visite qu'une infime partie (une trentaine de salles, soit à peine 10% de cet ensemble tortueux), ce qui suffit tout de même à donner une illustration assez précise de l'expression "cage dorée".

Vestibule d'entrée (2)

(Vestibule d'entrée du Harem)

 

La visite de cet entrelacs tortueux de pièces débute par la cour des eunuques noirs. En effet, les gardiens du Harem n'étaient que des Noirs (réputés plus repoussants que les autres dans l'imaginaire local de l'époque) et encore, choisis parmi les plus laids de l'Empire! Et bien entendu castrés, mais totalement, ce qui n'était pas le cas des eunuques blancs. Tout ça pour garder tout un tas de femmes à l'origine souvent aussi esclaves qu'eux-mêmes, mais blanches...

Malgré toutes ces précautions, les eunuques approchaient le moins possible les femmes et leur déposaient les repas dans le couloir des servantes, sur une très longue table de marbre, où les servantes venaient ensuite les chercher. On n'est jamais trop prudent... 

Couloir des servantes

(Couloir des Servantes)

 

Tout naturellement, le couloir des Servantes nous mène à la charmante cour des Servantes et des odalisques. L'empire ottoman aime la hiérarchie, y compris dans le Harem. Ce qui semble pour nous une sorte de labyrinthe est en fait un agencement très complexe de préséances, de hiérarchies de dignités et d'intrigues terribles. En gros, si l'on était une esclave chanceuse, voici le cursus honorum jusqu'au pouvoir suprême ou presque, selon que votre sultounet chéri était plus ou moins faible. Donc, vous êtes jolie, vous êtes servante au harem. Vous servez donc soit la reine-mère (valide), soit l'une des épouses du sultan (il pouvait avoir jusqu'à quatre épouses légitimes) ou l'un des princes qui vivent reclus au Harem jusqu'à leurs seize ans. Si la personne qui vous emploie, disons la reine-mère, vous remarque, elle peut décider d'intriguer pour vous pousser dans les bras du Sultan. Et si cela marche, ô femme bénie, vous devenez une odalisque, l'une de ces lascives créatures qui firent fantasmer tant de peintres orientalistes. Et si, par suite de vos cochonneries avec l'empereur, vous tombiez enceinte et lui donniez un enfant mâle avant les autres favorites, vous touchiez le gros lot et il se pouvait, si tout se passait pour le mieux, que vous finissiez maîtresse absolue du Harem avec le titre de Valide Sultane. Et une maîtresse du Harem n'était parfois pas loin d'être la maîtresse de l'Empire...

Cour des servantes et des odalisques (2)

(Cour des Servantes et des Odalisques)

 

L'ensemble du Harem, comme le reste du palais, est une véritable splendeur de céramique, de nacre, de peintures; un petit joyau d'architecture et d'art décoratif, impressionnant mais délicat. La moindre cheminée est fascinante, conique et couverte de céramique d'Iznik aux motifs fleuris.

Appartements de la Valide Sultane (2)

(Cheminée, Chambre de la Valide Sultane)

 

Très vite, nous parvenons aux appartements de la fameuse Valide Sultane, stratégiquement situés entre ceux du Sultan et ceux des femmes de rang inférieur. La Valide a tout le pouvoir sur le Harem et cela se ressent jusque dans ses appartements, bien plus spacieux et encore plus splendides que ceux des autres femmes.

Appartements de la Valide Sultane, reconstitution (2)

(Appartements de la Valide Sultane, mannequins)

 

La Valide, outre d'une chambre à coucher et d'une salle de bain, disposait d'un salon où elle rendait la justice pour les conflits au sein du Harem, d'un bureau et d'un oratoire. Dans ces appartements, toutes les portes de placards sont en bois précieux incrustés de nacre.

Détail

(Détail d'une porte)

 

Si l'agencement et la décoration de céramique est plutôt ancienne, les peintures semblent avoir été toutes faites ou refaites au cours du XVIIIe ou du XIXe s., dans un style très européen. Ici comme partout quand l'on évoque l'empire ottoman, l'on a l'impression de vivre, étalée sur cinq siècles, une longue transition entre des formes et un mode de vie hérités des steppes et dominée par les influences persanes et un art puisant largement dans le vocabulaire décoratif occidental, tout comme les moeurs, qui s'occidentalisent elles aussi fortement au fil des temps. Tout cela forme un ensemble plutôt éclectique mais finalement unique; dans presque tous ses aspects, la Turquie est un subtil mélange des deux continents sur lesquels elle prend pied.

Appartements de la Valide Sultane (4)

(Appartements de la Valide Sultane, peintures murales)

 

Attenante à ses appartements, la Valide disposait d'une vaste cour à l'accès restreint à son unique entourage proche. L'on passe après cette cour dans plusieurs pièces qui constituaient les bains réservés au Sultan et qui jouxte ses propres appartements.  

Bains (5)

(Bains, fontaine)

 

A l'origine, le Harem était spécifiquement réservé aux femmes et aux jeunes princes, le Sultan n'y vivait pas. Puis, au fil du temps, le Harem est devenu une sorte de partie purement privée du palais. C'est en tout cas ainsi que s'organiseront les palais du XIXe s. le long du Bosphore, dans lesquels le Harem est moins un lieu de claustration des femmes qu'un lieu de vie privée familiale pour le Sultan.

Les appartements du Sultan, superbes, se concluent en apothéose par la chambre de Murat III, construite en 1578 par Sinan (un nom que nous retrouverons très souvent) et décorée de céramiques et de peintures. Séparés par la cheminée, deux immenses baldaquins surmontaient les lits disparus, sans doute composés de très nombreux coussins. L'ensemble de la pièce est couvert d'une grande coupole peinte, de toute beauté. Une merveille à laquelle mes photos, comme très souvent, rendent assez mal hommage.

Chambre de Murat III (5)

(Chambre de Murat III, XVIe s.)

 

Suprême raffinement, la chambre est dotée d'une magnifique fontaine à trois cascades, qui servait aux sultans paraît-il, à étouffer les conversations tenues dans la chambre. Et aussi à profiter simplement du bruit blanc de l'eau...

Chambre de Murat III, fontaine 

(Chambre de Murat III, fontaine)

 

Les appartements des Sultans se composent aussi, entre autres, de la bibliothèque d'Ahmet Ier et de la salle à manger d'Ahmet III, dite chambre des Fruits, de par sa décoration sur panneaux de bois, ajoutée au XVIIIe s. sous l'influence du goût baroque européen.

Chambre des Fruits (2)

(Chambre des Fruits, XVIIIe s.)

 

Le Harem, je l'ai dit, ne comportait pas que des femmes. Les jeunes princes y étaient reclus jusqu'à 16 ans et y recevaient une éducation assez complète dans le kiosque double, dont le nom nous dit à peu près tout sur son organisation. Il est composé de deux hautes salles somptueusement ornées et percées de vitraux, le long de chacune desquelles court, sur trois côtés, une très longue banquette. Il s'agit de l'agencement typique d'une salle commune ottomane, que ce soit dans un palais ou dans une maison particulière. Si le kiosque en question est double, c'est sans doute pour séparer les élèves princiers en deux, probablement selon des critères d'âge.

Kiosque double (4)

(Kiosque double)

 

La dernière cour avant la sortie est celle des favorites, bordée par les appartements des favorites en question. Cette cour donne sur un grand bassin qui servait au bain des odalisques et sur l'arrière du kiosque double, entièrement recouvert de carreaux de faïence.

Cour des favorites (3)

(Cour des favorites, XVIIIe s.)

 

Après cette intense et assez longue visite, nous sortons du Harem au niveau de la troisième cour et décidons de visiter Topkapı en partant du point le plus éloigné de l'entrée et en remontant. Nous nous dirigeons donc vers la quatrième cour, réservée au Sultan et à qui il jugeait bon de faire la faveur d'y entrer. Si les troisième et deuxième cour seraient plutôt celles de l'administration et des cérémonies, la quatrième est exclusivement dédiée à la détente du Sultan dans ses kiosques et jardins. Les différents kiosques qui s'y trouvent n'ont d'autre vocation que d'être des lieux d'agrément et leur construction s'échelonne entre le XVIe et le milieu du XIXe s. 

Sofa köskü, intérieur

(Kiosque de Mustafa Paşa ou Sofa köskü, XVIIIe s.)

 

Tout au bout, au fond de l'Europe, se dresse le kiosque d'Abdül-Mecit, construit en 1840, qui abrite aujourd'hui deux restaurants : un, très classe et cher; et l'autre, en terrasse, est une sorte de cantine meilleur marché. Ceci dit, pour une cantine, c'est tout de même hors de prix. Mais bon, dans le palais et avec une vue pareille, une véritable terrasse sur l'Asie...

A plusieurs endroits, la vue sur les murailles du Bosphore est intéressante.

Murailles sur le Bosphore

(Topkapı, Murailles et le Bosphore)

 

La partie haute de la cour, appelée Jardin des Tulipes, est particulièrement agréable. Petite fontaine, fleurs et la proximité du magnifique kiosque de Bagdad... Un vrai bonheur qu'il faudrait imaginer sans touristes (sauf nous, bien entendu!). 

Kiosque de Bagdad (2)

(Jardin des Tulipes)

 

Le kiosque de Bagdad possède réellement un charme hors du commun dans un endroit pourtant déjà totalement exceptionnel. Construit pour commémorer la prise de cette ville en 1638, il décline sur tous ses murs l'alliance de la faïence à dominante bleue, de la peinture et du bois incrusté de nacre. Un ravissement total.

Kiosque de Bagdad, intérieur (8)

(Kiosque de Bagdad, XVIIe s.)

 

A quelques mètres de là, le joli kiosque d'Erevan commémore quant à lui... la prise d'Erevan, en 1635, eh oui! Un bassin entièrement en marbre marque le centre d'une terrasse ceinte de divers petits pavillons et dominant une vue superbe sur la Corne d'Or. Seul regret : que le bassin ne soit pas en eau.

Bassin sur la Terrasse

(Bassin, Terrasse)

 

A l'extrémité de la terrasse, un petit baldaquin doré, l'Iftariye Köşkü, servait notamment lors de la rupture du jeûne de ramadan par le sultan. Tous les touristes (sauf nous) se photographient sans relâche sur cette petite plateforme. Et comme je ne suis pas parvenu à faire de photo de l'endroit sans qu'une greluche quelconque soit également sur ma photo, je m'abstiens d'en poster une ici.

 

La visite de la quatrième cour s'achève par le pavillon de la Circoncision (Sünnet Odası), également recouvert entièrement de faïence d'Iznik. Comme son nom l'indique parfaitement, c'est en ce lieu, bâti en 1528, que se déroulaient les cérémonies de circoncision des jeunes princes. Le lieu est assez hygiénique, un des murs étant cerné de petits bassins, comme des mini-lavabos dans lesquels pouvaient couler l'eau courante.

Pavillon de la Circoncision (4)

(Pavillon de la Circoncision, XVIe s.)

 

Nous continuons donc par la troisième cour, en plein centre de laquelle se trouve la bibliothèque d'Ahmet III, un bâtiment du début XVIIIe s., à la décoration typique de l'époque des Tulipes. Les quelques 3500 manuscrits qu'elle possédait se trouvent désormais dans la mosquée attenante. Devant la bibliothèque, l'on trouve une énième fontaine, tout aussi ornée et élégante que les autres. 

Fontaine devant la bibliothèque d'Ahmet III

(Fontaine devant la bibliothèque d'Ahmet III)

 

La plupart des grands bâtiments qui encadrent les cours abritent des collections d'art décoratif issues des collections des Sultans. Hélas, ces endroits sont interdits à la photographie et sont bien surveillés... Regrettable car il y aurait eu beaucoup à dire.

Je passerai vite. On trouve notamment la salle des reliques, qui contient pas mal de reliques de saints musulmans voire du Prophète lui-même (son manteau, son épée, des poils de sa barbe, etc). Après cela, celui qui me raconte que la vénération des reliques c'est un truc purement chrétien... De par son aspect religieux, il est l'un des endroits les plus fréquentés du palais avec le Trésor situé juste en face.

Le Trésor est composé de chefs-d'oeuvre d'art décoratif islamique. Tout déborde d'or, de richesses, de pierres précieuses. Les trônes sont une partie particulièrement intéressante et l'absence de photo est vraiment triste.

La deuxième cour abrite quant à elle une gigantesque collection de porcelaines chinoises, mais cette partie est hélas en travaux et donc non visible alors même qu'il s'y trouve la plus importante collection de céladons du monde.

Nous pûmes voir également, dans un autre bâtiment, quelques collections textiles et une galerie de portraits des souverains ottomans, lieu intéressant par bien des points et agréable par sa climatisation et sa faible fréquentation.

Nous passons également par le pavillon des audiences, dans lequel le Sultan donnait audience notamment aux ambassadeurs étrangers, qui devaient se plier à un cérémonial pesant et complexe qui tranchait radicalement avec les règles de cours et de préséances en usage en Europe, ce qui contribua longtemps à confiner la Sublime Porte dans un aspect exotique par rapport au reste de la diplomatie européenne.

En allant vers la deuxième cour, nous nous arrêtons pour admirer les arbres énormes du jardin, dont le tronc est éclaté de façon très impressionnante mais qui continue à vivre tranquillement sa vie d'arbre pluriséculaire. L'un d'eux est si écarté que l'on pourrait construire une cabane dans l'arbre...

Dans une longue galerie vitrée sont exposés des carrosses impériaux, tous datés du XVIIIe au début XXe s. et de conception européenne. Joli mais pas très différent de ce que l'on peut admirer dans nos pays.

Carrosses

(Carrosse italien, XVIIIe s.)

 

Sur le côté droit, la cour des hallebardiers, qui abrite des services techniques du palais, est fermée par une grille. Grille entrouverte lors de notre passage : en bons français indisciplinés, nous nous y glissons et admirons la vue sur les cheminées du Harem.

Vue sur le Harem depuis la cour des Hallebardiers

(Harem vu depuis la cour des Hallebardiers)

 

L'élément le plus fascinant de la deuxième cour est ce curieux bâtiment assez bas mais doté d'une tour aux faux airs de clochers, ce qui détonne singulièrement. Il s'agit du fameux Divan, c'est à dire le Conseil des vizirs, là où se prenaient les décisions au nom de l'Empire. La tour abritait autrefois le Trésor. 

Divan (8)

(Divan)

 

Le Divan se compose de trois pièces : dans la première, les vizirs débattent et se réunissent, dans la seconde les scribes y prennent en note les délibérations, tandis que la troisième sert de salle d'archives. Au dessus du divan des vizirs se trouve une petite fenêtre dorée et grillagée derrière laquelle le Sultan pouvait s'installer pour écouter les débats. Pourquoi donc le Sultan n'avait pas le droit d'assister à son propre conseil, voilà bien un grand mystère... 

Divan (3)

(Salle du Divan)

 

En en sortant, nous vérifions ce que nous avions déjà pressenti lors du reste de nos visites : la politique de restauration du palais est particulièrement exemplaire et en pointe : quand on restaure, on laisse une sorte d'échantillon témoin, non restauré. Je savais que cela se faisait de plus en plus en matière de restauration, mais j'ignorais que cela fût aussi visible, sur de si larges parties.

Divan, Témoin de restauration

(Exemple de restauration)

 

Nous ressortons vers la première cour, où la foule qui attend pour entrer et payer son ticket est devenue vraiment très dense. Nous avons vraiment bien fait de nous pointer tôt le matin.

 

Nous repartons du côté de l'église Ste-Irène afin d'aller un peu mieux la détailler. Ne pouvant y entrer, cela ne nous apporte pas grand chose mais nous permet déjà de repèrer pour un jour prochain les musées archéologiques, situés dans l'enceinte de la première cour, et de nous détendre un peu à l'écart des flots de touristes.

Ste Irène (11)

(Eglise Ste-Irène)

 

Sur le côté de l'église se trouvent des ruines difficiles à lire. D'inspiration grecques, nous n'avons pas su déterminer s'il s'agissait d'éléments de l'église qui auraient disparu pour x raisons ou de parties plus anciennes, d'un temple ou de magasins antiques.  

Ruines à côté de Ste Irène

(Ruines à côté de Ste-Irène)

 

Istanbul, c'est une ville remplie de chat et bien entendu Topkapı ne fait pas exception. Nous en croisons plein mais sans conteste la palme des chats du jour revient à cet adorable chaton aventurier...

Chaton près de Ste Irène

 

... et à ses frères et soeurs un peu moins débrouillards.

L'heure du repas

 

Le joli parc de Gülhane jouxte le palais de Topkapı en contrebas. Comme dans beaucoup d'endroits en Turquie, nous le verrons, Atatürk y possède un siège permanent pour se détendre à l'ombre des grands arbres. 

Gülhane, Atatürk

(Parc de Gülhane, statue d'Atatürk)

 

Ce parc offre de beaux points de vue sur certains éléments du palais, notamment le kiosque de Bagdad : 

Kiosque de Bagdad depuis Gülhane

(Vue sur le kiosque de Bagdad depuis le parc de Gülhane)

 

Au bout du parc se trouve la Colonne des Goths, un grand monolithe de granite élevé au IVe s. par les Byzantins pour célébrer leur victoire sur ce peuple. Comme elle n'a visiblement jamais gêné personne, elle est toujours en place et constitue une curiosité; mais les byzantins aimaient visiblement ce genre de choses, la colonne des Goths a beaucoup de cousines dans Istanbul. 

Colonne des Goths

(Colonne des Goths, IVe s.)

 

 

Mon plan m'indique, vraiment à la pointe de l'Europe, de l'autre côté de la route, la présence d'un monument à Atatürk. Ce dernier coin de continent était alors hélas en plein chantier.

Nous rebroussons donc chemin à travers le parc, en saluant un vieux musicien au passage, pour nous rediriger de l'autre côté de Topkapı, vers Ste-Sophie.

Gülhane, un musicien

(Parc de Gülhane, Statue de Aşık Veysel)

 

En sortant du parc, nous nous trouvons dans le quartier hyper touristique traversé le tramway et tombons face à la fameuse Sublime Porte, ce grand portail de marbre qui donnait accès au palais du grand vizir, centre du pouvoir ottoman. Le nom de cette Sublime Porte a fini, en Occident, par désigner l'ensemble de l'Empire. Pour un historien moderniste comme moi, la chose est bien connue, notamment en ce qui concerne les ambassadeurs auprès de la "Sublime Porte", de la "Porte ottomane", voire tout simplement de la "Porte". 

Sublime Porte (2)

(Sublime Porte)

 

Juste en face tout de même, au sein de Topkapı, le Sultan disposait d'un petit pavillon, l'Alay köskü, donnant directement sur l'accès à la Sublime Porte, histoire de pouvoir surveiller les allées et venues chez son grand vizir.

Alay Köskü

(Alay Köskü)

 

Nous remontons ensuite cette longue rue remplie d'attrape-touristes qui remonte vers Ste-Sophie en longeant les murailles de Topkapı. Mais tout ça, c'est pour la prochaine note...

Murailles de Topkapi

(Murailles de Topkapı)

 

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Commentaires
A
Merci de votre sympathique commentaire!<br /> <br /> <br /> <br /> Güle güle!
K
Je vous ai decouvert via un link sur voyageforum et j'en suis ravi. Je vais examiner tous vos pages sur la Turquie. BOn voyage.
M
Superbes photos Alfred Teckel, j'espère que vous avez passé un bon voyage en Turquie ! ;) <br /> <br /> <br /> PS: Une ancienne connaissance de PH.
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