Voyage: Etape 6: Liège

19 août 2008

Avant toute chose, avant le moindre mot sur notre agréable passage à Liège: Jacques Brel, tu avais un talent incroyable mais tu étais un enfoiré! C'est ça ton plat pays? Tu appelles ça plat toi? T'as pas honte de nous avoir fait croire que c'était plat la Belgique?

(Rue Xhovémont)

Autant vous avertir tout de suite, je viens de me rendre compte qu'à Liège, tout pris par la beauté de la ville (pas dans tous les quartiers, mais globalement, ce fut une agréable surprise de découvrir une cité bien plus jolie que je ne l'imaginais), j'ai peu pris de photos! Donc il faut se contenter du peu qu'il y a et qui ont surtout été prises dans les églises, ce qui ne rend pas justice à la ville en elle-même, mais tant pis.

A Liège, nous arrivâmes, comme ailleurs, par le train. Comme ailleurs aussi, il fallut reprendre un autre train pour se rendre à la gare la plus proche de notre hébergement. Et oui, ami français de France, tu l'ignores peut-être, toi qui est habitué à n'avoir le plus souvent qu'une gare dans ta ville, chez nos voisins, il est courant d'avoir deux ou trois gares dans la ville! Et certains trains desservent les trois! Ce qui est pratique par certains côtés, mais un peu désorientant pour un franchouille!

Ceci dit nous voilà arrivés à la gare de Liège-Palais, qui comme son nom l'indique est près du palais. Le fameux palais des Princes-Evêques de Liège, qui depuis Notger voici mille ans jusqu'à la Révolution, ont dirigé, enrichi, embelli et un peu tyrannisé la ville et la principauté de Liège. Ils ont néanmoins eut le mérite de laisser un superbe édifice encore actuellement aux mains d'administrations diverses, qui ne sont pas très pressées a priori d'en organiser le décapage...

(Palais des Princes-évêques de Liège)

(Le même palais, mais vu d'intérieur cette fois.)

Hélas, en face de ce palais, il y a aujourd'hui une vaste place cernée de galeries commerciales diverses. J'écris "hélas", car autrefois s'élevait en ce lieu la Cathédrale Saint-Lambert (du nom d'un saint martyrisé à Liège, si j'ai bien tout compris). Cathédrale hélas détruite par les Liégeois eux-mêmes pendant l'occupation française à l'époque révolutionnaire...

Voilà pour ce symbole de la ville, le plus connu avec la fameuse gaufre liégeoise! Evidemment, en ~~gourmands~~ gastronomes que nous sommes, nous nous sommes sacrifiés à goûter cette spécialité locale. Comme ma nourriture je préfère généralement la manger que la photographier, je vous laisse imaginer le plaisir du palais au contact de cette gaufre épaisse et moelleuse, le ravissement de la langue à son goût sucré si agréable, le crissement délicat que font sous les dents les morceaux de sucre cristallisé rencontrés au hasard à l'intérieur de la gaufre. Une merveille!

Une autre spécialité liégeoise face à laquelle les avis furent plus partagés, et que nous découvrîmes chez notre logeuse (qui, soit dit en passant, n'était pas hostile mais n'a pas non plus fait assaut d'amabilités... logement en sous-sol, radinerie assez forte et qui a fait son maximum pour n'être pas trop arrangeante). Il s'agit du sirop de liège... Cette délicate spécialité à tuer n'importe quel diabétique rien qu'à l'odeur est une sorte de confiture aux fruits, mais encore plus sucrée. A priori, à Liège, la tradition veut que l'on mange cela le matin, sur un morceau de fromage local bien puant. Honnêtement, c'était trop pour mon petit estomac qui avait déjà eu du mal à tenir face aux oeufs, charcutailles et autres fromages allemands! Je me suis honteusement dégonflé...

Bref, une fois quelques promenades autour de notre logement effectuées - un quartier très agréable, avec un parc tout proche et de nombreuses ruelles escarpées assez typiques, comme celle en début d'article - nous partîmes, le lendemain matin, à la découverte de la ville (dont nous n'avons sans doute pas tout vu, les Belges qui visitent ce blog nous excuserons j'espère).

Histoire de changer un peu de Cologne et de ce que nous avions prévu par la suite à Bruxelles et Anvers, nous n'avons pas visité de musées à Liège. Nous nous sommes plutôt promenés et concentrés sur quelques églises, sachant que notre temps était limité vu que nous devions repartir le soir même pour Bruxelles.

Un passage à l'église Ste-Croix, que nous ne pûmes visiter pour d'obscures raisons, un autre à la cathédrale St-Paul, un détour et une ballade dans le quartier d'Outremeuse (soit-disant très typique, mais qui en fait n'avait rien de si extraordinaire à mon sens) et à la collégiale St-Denis, une très jolie construction romane qui présente en son sein un remarquable retable brabançon sculpté du XVIe s.

(Retable brabançon, Collégiale St-Denis)

Dans l'église St-Barthélémy, l'objet de notre admiration fut ces superbes fonts baptismaux en laiton, qui sont - c'est proclamé dans tous les livres et manuels - un joyau de l'art mosan. Et le fait est que, sans connaître grand chose à l'art mosan, on ne peut qu'admirer l'extraordinaire travail de l'artisan/artiste qui réalisa cette cuve au début du XIIe s. Un historien de l'art saurait vous en dire plus que moi sur cette merveille.

(Fonts baptismaux, église St-Barthélémy)

Et puis surtout, il y eut l'église St-Jacques. Un endroit merveilleux dans lequel l'accueil fit beaucoup pour rendre agréable notre visite. Nous arrivâmes à l'ouverture, à 14h00, et une sympathique bénévole se chargea, gratuitement, de nous faire la visite, de long en large et en travers! Très intéressante visite avec une dame vraiment très chaleureuse. Un excellent souvenir que cette visite, que je conseille chaudement à tout le monde si l'accueil est toujours aussi agréable. Cette église regorge de petites choses superbes, dont les vitraux représentant les 32 métiers de Lièges (en fait, ce sont les blasons des corporations) ou les magnifiques voûtes entrelacées et décorées. Pas de photo de ces vitraux en revanche, car il est très difficile d'en faire une photo correcte. Je recommande donc la visite de cette église au demeurant peu fréquentée (à part nous il y eut un autre couple arrivé plus tardivement et un pélerin qui allait à Compostelle qui fit tamponner un papier et s'installa pour crayonner sur une grande feuille une esquisse de l'intérieur de l'église).

(Intérieur de l'église St-Jacques, observez l'entrelac incroyable des voûtes)

(Joli groupe sculpté)

(Stalles sculptées, souvent ironiques. Ici, un gnome bossu chante la messe! Pas sûr que tous les religieux de l'époque aient apprécié cette fantaisie irrevérencieuse.)