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Nouvelle Feuille
9 octobre 2008

La littérature française, morte? (Rires)

Le Clézio prix Nobel de Littérature... On avait beau avoir entendu la rumeur courir depuis quelques jours, cela fait un drôle d'effet. Tant Le Clézio un incontournable, connu depuis plus de quarante ans, présent dans la plupart des livres de français qui me sont passés entre les mains et au sein desquels il était souvent le seul auteur vivant; et pourtant, si incontournable soit-il, c'est un grand discret, presqu'un timide dirait-on. Pourtant l'homme ne fuit pas les médias ni les interviews, il ne se cache pas. Ce n'est ni Pynchon ni Blanchot, pas même Gracq. Simplement il n'aime pas trop la lumière me semble-t-il. A part peut-être la lumière du soleil de Maurice, son île entre Afrique et océan Indien, ou celle du Mexique, qu'il aime et connaît depuis si longtemps.

Le prix Nobel n'est jamais attribué au hasard, et cette fois, c'est une belle oeuvre, une grande oeuvre qui est couronnée. Une oeuvre de pure littérature, loin des polémiques politiques et des grands engagements. C'est le meilleur de la littérature francophone qui est récompensé aujourd'hui, tant il est vrai que Le Clézio n'est pas juste français, mais qu'il vit et écrit en langue française, ce trait d'union qui fait qu'il n'y a que la langue qui compte, bien au-delà des frontières. Et comme lui - c'est peut-être là son seul engagement - je considère qu'il faut plus d'oeuvres francophones dans les rayons de nos librairies, hors du petit monde parisianiste qui ne vit que pour le dialogue de sourds des deux masturbateurs intellectuels que sont Houellebecq et B.H.L. Il faut des oeuvres venues de partout, de toutes la francophonie, européenne, américaine (oh combien faible est le nombre de romans québécois disponibles facilement en France), africaine surtout, si vive, si mal connue, si mal diffusée, si peu encouragée. La littérature-monde, c'est cela la vitalité de la France et de sa langue. Et à Stockholm, on s'en rend mieux compte qu'à Paris...

clezio_portrait_01_photo
(J.M.G. Le Clézio, Photo: C. Hélie Gallimard COUL, source: www.nobelprize.se)

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