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Nouvelle Feuille
5 décembre 2009

Le dernier Renoir

Jusqu'au 4 janvier se tenait au Grand Palais une exposition consacrée à la deuxième partie de la vie et de l'oeuvre d'Auguste Renoir, celle où, délaissant l'impressionnisme qui a fait sa gloire, Renoir tente d'inventer son nouvel art, plus décoratif, plus tourné vers les figures de femmes et d'enfants également.

C'est un Renoir vieillissant mais au faîte de sa gloire qu'il nous est donné d'admirer au cours de cette belle exposition (comme toujours au Grand Palais) qui s'en va ensuite à Los Angeles puis à Philadelphie!

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(Fille à la colerette rouge, 1896, Philadelphia Museum of Arts)

On est amené à découvrir un Renoir intime, qui sculpte et peint ce qu'il aime, ce qu'il a envie de peindre tout simplement, dégagé du souci de plaire ou non. Certains ont semble-t-il, donné moins de valeur à cette partie de son oeuvre, sans doute à tort, car cette oeuvre, peut-être moins novatrice, possède également sa puissance, ses obsessions et sa beauté. Loin d'être une peinture pour petite vieille un peu mièvre, c'est la peinture d'un homme qui ne cesse de se remettre en cause, lui et son travail, déclarant seulement 6 ans avant mort "commencer à savoir peindre"! C'est aussi l'oeuvre d'un homme qui fait poser à l'infini sa famille: femme, bonne, enfants...

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(Jeunes filles au piano, 1892, Musée de l'Orangerie, Paris)

Au-delà de ce côté personnel, on nous montre comment ce Renoir dernière manière a influencé les peintres de la génération suivante: Picasso ou Matisse par exemple, mais aussi Maillol et Bonnard, qui à sa suite reviennent à des sujets d'intérieur et délaisse le côté "peintre à la campagne" des impressionnistes. Quelques photos complètent les oeuvres et nous en apprennent plus sur le Renoir intime. Certaines ne sont guère plus intéressantes que de banales photos de famille, d'autres sont curieuses, comme celle où l'on voit un de ses modèles poser pour une toile à tendance orientaliste, sur un divan orné placé devant un décor exotique, comme au cinéma. Nous sommes bien loin du Renoir des scènes de bal et de guinguettes! Pourtant, cela se place dans les tendances artistiques de son époque, qui reviennent vers l'atelier et se rapprochent de la maxime de Degas qui proclamait: "La peinture n'est pas un sport!".

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(Baigneuse aux cheveux longs, vers 1895, Musée de l'Orangerie, Paris)

Bref, cette exposition vaut le coup, même si le nombre de figures féminines souvent proches peut sembler répétitif, car elle permet de nous faire découvrir une partie méconnue et mésestimée de l'oeuvre de Renoir et son rayonnement au début du XXe s.

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