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Nouvelle Feuille
7 août 2009

Voyage (8e jour): Vienne (V)

Déjà une semaine que nous sommes partis, la fatigue commence petit à petit à s'accumuler et pourtant il nous reste tant à voir et faire!

Nous continuons donc notre tour des grands musées de la ville avec une série de trois musées couplés en un seul billet, toujours situés dans l'immense Hofburg: le musée d'Ephèse, la Salle d'armes et le musée des instruments de musique.

Les trois sont un incroyable ravissement peuplé d'objets et d'oeuvres fascinantes. Le premier que nous fîmes, celui d'Ephèse, nous a peut-être encore plus intéressé que les autres, d'une part parce que les oeuvres présentées sont exceptionnelles, et peut-être aussi parce que nous étions pour ainsi dire seul à visiter ce musée, ce qui à Vienne est un plaisir rare et apprécié.

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(Athlète d'Ephèse, bronze romain, copie d'un original grec)

Le musée d'Ephèse présente les oeuvres mis au jour dans la ville du même nom ainsi que dans l'île de Samothrace, en Asie mineure, par des archéologues autrichiens au XIXe s.

Y sont exposées des oeuvres magnifiques, de marbre ou de bronze ainsi que l'oeuvre majeure du musée, la grande frise du monument des Parthes, élevé à Ephèse par le Sénat de Rome en 170 pour célébrer la victoire de l'empereur Lucius Verus sur les Parthes. Le monument était un autel du type de l'Ara Pacis à Rome. Les frises représentent la vie de Lucius Verus, depuis son adoption jusqu'à son apothéose parmi les Dieux.

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(Frise du monument des Parthes, Apothéose de Lucius Verus)

Dans le même bâtiment, on passe ensuite parmi les impressionnantes collections de la Salle d'armes. Il s'agit d'une des plus importantes collections au monde d'armes anciennes. Sans être un grand amateur de ce genre d'objets, force est de constater le travail, le raffinement des armes d'apparat et toute la culture que cela véhiculait, depuis les armes et parures de tournois de l'empereur Maximilien jusqu'aux petits pistolets de François-Joseph et Sissi.

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(Parures de tournoi)

On découvre aussi au hasard quelques curiosités, comme ces masques assez laids représentant des visages cruels avec des moustaches raides, censés figurer des Turcs lors de joutes au cours desquelles bien sûr le méchant Turc devait s'incliner. On peut y admirer toutes sortes d'armes certes, mais le plus étonnant reste les armures, casques, heaumes, etc..., dont certains ne sont vraiment pas ordinaires.

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(Heaume avec cimier, Autriche, milieu du XIVe s.)

Le troisième et dernier musée est consacré aux instruments de musique, avec notamment une bonne partie de la collection composée d'instruments datant du XVIe s. et avant; collection déjà constituée à Innsbrück par Ferdinand de Tyrol dès cette époque. Je ne connais pas grand chose en instruments de musique mais la plupart de ceux présentés ici sont vraiment rarissimes et ne possèdent pas d'équivalent contemporain. Formes tarabiscotées, matériaux rares et curiosités, voici de quoi s'émerveiller au moins pour ce qui concerne les salles les plus anciennes. Celles consacrées aux XVIII-XIXe s. sont moins surprenantes et plus proches de ce que nous pouvons connaître aujourd'hui.

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(Baryton, 1782)

Une fois ces visites finies et un petit pique-nique pris, nous nous rendus à l'église des Capucins, mais surtout à la crypte attenante à cette église. Je n'y pas pris de photo, un peu pris par l'atmosphère du lieu qui est tout de même un ensemble de tombeaux. Il s'agit de la nécropole des Habsbourg où tous les empereurs et impératrices (et quelques autres membres de la famille impériale) reposent depuis trois siècles. Le tombeau le plus impressionnant est celui de Marie-Thérèse et François de Lorraine, un chef-d'oeuvre baroque. Seuls deux empereurs sont inhumés ailleurs depuis 1618: Ferdinand II à Graz et Charles Ier, le dernier empereur, à Madère. Les dernières personnes inhumées ont été Zita de Bourbon-Parme, veuve de Charles Ier et mère de Otto de Habsbourg ainsi qu'un des frères d'Otto. Il semble donc qu'un jour, cet important personnage doive reposer ici aussi aux côtés de ses ancêtres.

L'après-midi a été consacrée en grande partie au musée ethnographique, lui aussi situé dans la Hofburg. Ce musée n'est pas entièrement fini d'être restauré, seules les salles consacrées à l'Asie sont achevées. Il s'agit d'un musée qui se veut réellement ethnographique, avec beaucoup d'objets du quotidien contemporain (à ce titre, la vitrine consacrée au "culte" d'Ho Chi Minh au Vietnam est édifiante). L'athmosphère n'est pas tout à fait la même qu'au musée parisien du Quai Branly, qui se veut plus placé dans une perspective historique. Par contre, si les salles n'étaient pas bien nombreuses à être ouvertes, l'exposition temporaire, consacrée aux masques, était proprement passionnantes, explorant les fonctions et formes du masque à travers les cultures et les civilisations, depuis les masques papous jusqu'au masque de Dark Vador en passant par les masques mortuaires, ceux de la comédie grecque ou du carnaval. Une bien belle exposition.

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(Masque mortuaire d'Herbert Lanier, Limoges, vers 1290)

Une fois sortis, une petite ballade dans la ville nous a menés jusqu'à l'église des Ecossais, puis à l'église N-D du Rivage, une église gothique aujourd'hui gérée par la communauté tchèque de Vienne. Notre petit tour nous a ensuite fait voir, à travers des quartiers tout à fait charmants, l'ancien Hôtel de ville, la Chancellerie de Bohème, la Chapelle du Saint-Sauveur, et le Höher Markt. Le Höher Markt est marqué par la superbe horloge animée installée entre deux bâtiments en 1914 et constitue le coeur le plus ancien de la ville, car c'est à cet endroit que se dressait le forum de Vindobona, la ville romaine de Vienne. C'est sur la découverte de ce quartier sympathique et moins écrasant que les grands immeubles proches du Ring que s'achevât cette journée, en attendant celle, éreintante, du lendemain, toujours à Vienne mais cette fois direction Schönbrunn.

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(Ancien hôtel de ville, Fontaine d'Andromède, 1741)

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