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Nouvelle Feuille
30 janvier 2013

Turin III : beaux-arts, art populaire et art de vivre

L'après-midi débute sur un malentendu. Nous voulons visiter le palais royal : la queue est particulièrement impressionnante et n'avance franchement pas vite. Je dois bien dire que je ne m'attendais pas à une telle foule début novembre dans une ville comme Turin, qui n'a pas l'attractivité touristique d'autres villes italiennes comme Florence, Rome ou Venise. Bref, l'entrée du palais est également le lieu où une autre file permet de prendre les billets pour la Galerie Savoie (Galleria Sabauda). Comme presqu'aucun visiteur n'est là pour la galerie de peintures, nous nous y précipitons, en gardant la visite du palais pour demain, en espérant de meilleures conditions.

Pour la Galerie Sabauda, je n'ai pas tout parfaitement compris, mais il semble que la collection, qui se trouvait auparavant ailleurs en ville, a été déplacé dans une des ailes du palais royal. C'est une bonne idée mais l'ennui c'est que rien ne précise clairement si le transfert des collections est achevé ou encore en cours. Car on découvre une collection - celle des ducs de Savoie - superbe en qualité mais finalement relativement peu abondante. Je n'ai pas su trouver d'informations claires à ce sujet. Quoi qu'il en soit, pendant le déménagement des collections, une grande partie avait été exposée au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, exposition dont l'excellente Tribune de l'Art avait rendu compte en 2009.

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(Une des salles de la Galleria Sabauda)



Ce musée accueille donc une très belle collection, de la Renaissance au XVIIIe s., constituée essentiellement d'oeuvres rassemblées par les membres de la famille de Savoie. Officiellement les photos sont interdites, et si les gardiens font des rondes régulières, mon nouvel ami appareil photo se révèle décidemment d'une discrétion à toute épreuve. Bien sûr, certaines sont floues ou ratées, mais globalement, ça tient bien la route.

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(Hans Memling, La Passion du Christ, XVe s.)

 

Un grand nombre d'artistes majeurs du Moyen Âge finissant sont présentés. Et surtout, aussi bien des écoles du Nord (flamands et allemands) qu'italiens. Pour peu qu'on lise l'italien, les cartels sont passionnants et constituent presque un modèle du genre. Outre le titre et les éléments techniques (bilingues anglais/italien), chaque tableau fait l'objet d'un petit laïus argumentant souvent sur un point précis. Pour le tableau de Van Eyck ci-dessous par exemple, il est expliqué les polémiques autour de son attribution, les raisons de cette polémique (l'existence d'une version en format plus réduit au musée de Philadelphie) et surtout pourquoi le musée de Turin décide de finalement l'attribuer à Van Eyck et de voir dans celui de Philadelphie une copie d'atelier (sur des points de détails comme toujours). A défaut de connaître les deux tableaux, d'avoir pu les comparer et même d'être compétent sur ce genre de sujets pointilleux, on soulignera le bel effort d'explication fait par la Galerie Sabauda. Le plus gros reproche qu'on peut faire à cette cartellisation est de donner certes les dates de vie et de mort de l'artiste, mais de ne jamais donner - ou tenter de donner - une date, même approximative, à la peinture montrée.

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(Jan van Eyck, St François recevant les stigmates, début XVe s.)

 

Si beaucoup de tableaux sont l'oeuvre d'artistes italiens plus ou moins connus, on est surpris par l'absence d'artistes locaux, d'une sorte d'école régionale... Comme si le Piémont et ses souverains avaient profité de leur position géographique avantageuse pour attirer les meilleurs artistes et leurs oeuvres remarquables sans chercher à encourager les ateliers locaux. Du moins est-ce l'impression qui ressort de cette visite, et c'est pour cela qu'il ne faudrait pas ne faire que cette visite en matière de musée turinois. Car cette prestigieuse collection royale se complète admirablement avec les oeuvres présentées dans le musée de la ville au Palais Madame. Nous en reparlerons lors du prochain article.

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(Francesco Raibolini, dit Francia, Déposition du Christ, 1515)



Le XVIe s. dans ce musée retrouve une "patte" beaucoup plus italienne, mais une Italie vaste, qui produit nombre d'écoles et d'artistes et reçoit commandes et mécénat des plus prestigieux princes du temps. Ainsi l'on peut admirer la peinture vénitienne avec le Tintoret et un grand "Repas chez Simon" de Veronèse et son atelier (mais qui ne semble pas avoir de lien particulier avec celui de Versailles) ou encore le maniérisme d'un Luca Cambiaso, peintre gênois dont le succès atteint les oreilles de Philippe II d'Espagne qui l'appela auprès de lui pour lui confier une partie de la décoration de l'Escurial.

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(Luca Cambiaso, Adoration des Mages, milieu XVIe s.)



Signalons encore, pour en finir avec ces collections du XVIe s., l'oeuvre d'un pur artiste habsbourgeois : Bartholomeus Spranger. Ce flamand est surtout connu pour les nombreux tableaux mythologiques qu'il a laissé pendant les 35 années qu'il passa à Prague à la cour de Rodolphe II. Mais ici, il nous est donné de voir l'un des rares oeuvres de sa période de jeunesse, réalisée à l'époque de son séjour romain sur demande du Pape Pie V. On a ici un parfait mélange du maniérisme italien et d'éléments du goût allemand et flamand hérité de ses maîtres anversois.

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(Bartholomeus Spranger, Jugement dernier, 1571)



Il y a très peu de sculptures exposées ici, mais celle qui l'est est signée du remarquable sculpteur bruxellois venu à Rome : François Du Quesnoy, ami de Poussin et élève du Bernin (et accessoirement fils de Jérôme Du Quesnoy l'Ancien, l'auteur du Manneken Pis).

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(François Du Quesnoy, Buste du cardinal Maurice de Savoie, 1635)



Le XVIIe s. est également illustré par quelques uns des noms les plus illustres de l'époque : Brueghel le Jeune, Van Dyck et même un très beau Poussin représentant Sainte Marguerite et son dragon.

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(Nicolas Poussin, Sainte Marguerite, vers 1640)



Le XVIIIe s. est le dernier représenté ici, mais avec de nombreuses oeuvres de qualité, qui témoignent du renouveau des thèmes dans l'art de cette époque, à l'instar de Giuseppe Maria Crespi, le peintre bolognais majeur de la fin XVIIe s. - début XVIIIe s. On peut admirer une de ses oeuvres tardives les plus réussies, montrant Saint Jean Népomucène confessant la reine de Bohème, un sujet typiquement lié à l'Europe centrale, que l'on est surpris de trouver sous le pinceau d'un artiste travaillant exclusivement pour les grandes familles et princes de la péninsule italienne.

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(Giuseppe Maria Crespi, Saint Jean Népomucène confessant la reine de Bohème, vers 1740)



Plus loin, l'on constate que le prestige du védutisme venu de Venise, est parvenu avec force jusque dans la capitale des Savoie, qui commandèrent au fameux Bellotto cette vue de Turin depuis les jardins royaux.

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(Bernardo Bellotto, Vue de Turin depuis les Jardins royaux, 1745)

 

Signalons aussi la présence du très beau Saint Pierre, de Raphaël Mengs, qui avait été montré en 2011 au Louvre dans le cadre d'une exposition sur le goût de l'Antiquité au XVIIIe s. et les résistances qui étaient opposées en art à ce mouvement néoclassique. Cette exposition montrait au final une situation très mesurée, où néoclassicisme et baroque tardif se mêlaient bien plus qu'ils ne s'opposaient radicalement. J'avais déjà remarqué et signalé ce tableau à l'époque dans ma note de blog.

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(Anton Raphaël Mengs, Saint Pierre trônant, 1774-1776)

 

Finissons ce rapide tour d'horizon de la Galleria Sabauda par cette fuite de Troie vue par Pompeo Batoni, le grand rival de Mengs. Pour se rappeler l'importance et l'influence de Batoni dans l'art du XVIIIe s. européen, wikipedia fera le travail mieux que moi. Ce tableau de Turin se situe dans la période de maturité de Batoni, où il commence à travailler sur les éléments et influences qui formeront le vocabulaire néoclassique, sans encore se détacher totalement du baroque vénitien.

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(Pompeo Batoni et son atelier, Enée s'enfuyant de Troie, 1750)

 

Nous prenons le temps en sortant du musée de regarder les quelques ruines d'un théâtre romain du IIe s., qui sont situées dans l'enceinte du parc du palais royal. Rien de particulièrement remarquable, mais l'un des rares témoignages - avec la Porta Palatina - de la Turin antique.

Restes du théâtre antique (IIe s

(Ruines du théâtre antique, IIe s.)

 

Notre idée est ensuite de retourner vers le sanctuaire de la Consolata que nous avions visité en coup de vent le premier jour. Pour nous y rendre, nous déambulons à travers les rues anciennes de la ville, datant du Moyen Âge et de la Renaissance. Ces quartiers sont sympathiques et montrent un autre visage de Turin, moins solennel et procédant moins d'une volonté régalienne d'organiser la ville.

Auberge Corona Grossa

(Auberge Corona Grossa, début XVIe s.)

 

Et puis, brusquement, on tombe sur bâtiment typique de l'architecture art déco un rien colossale qu'affectionnait l'Italie fasciste. Etonnant, mais loin d'être affreux.

Immeuble années 1930

(Immeuble des années 1930)

 

Nous arrivons alors en vue de la très élégante Piazza Savoia au centre de laquelle un curieux obélisque se dresse. Renseignements pris, il s'agit d'un monument commémorant l'abolition du tribunal ecclésiastique en 1850. 

Piazza Savoia (2)

(Piazza Savoia)

 

Le nombre d'immeubles et de palais aristocratiques des XVIIe, XVIIIe et XIXe s. dans le secteur est assez impressionnant. Le palais Martini di Cigala, autrefois palais de Justice, a par exemple été construit sur les plan de Juvarra.

Vers la Consolata (3)

(Palais Martini di Cigala, via de la Consolata)

 

Tout cela pour déboucher au final sur la place de la Consolata, une placette agréable ornée d'une colonne surmontée d'une Vierge à l'enfant.

Place de la Consolata

(Piazza della Consolata)

 

Deux éléments importants forment l'attrait de cette place : le grand sanctuaire religieux et un autre endroit que le touriste visite avec dévotion : le café Al Bicerin. C'est dans cette minuscule échoppe ouverte en 1763 qu'a été inventé le bicerin, une spécialité turinoise composée de trois couches : café amer, chocolat et crème fleurette. C'est plutôt bon à boire, mais nous ne l'avons pas fait dans ce café historique, vraiment trop assailli par la foule. Jugez-en vous-mêmes: 

Place de la Consolata, café Al Bicerin

(Piazza della Consolata, Café Al Bicerin, 1763)

 

L'autre attrait, qui donne son nom à la place, c'est bien entendu le sanctuaire de la Consolata. On le verra, l'intérieur est un récital d'art baroque, ce que n'indique en rien l'extérieur vu depuis la place. On y voit d'abord le grand campanile en brique, ultime vestige de l'église romane initiale.

Campanile roman

(Sanctuaire de la Consolata, campanile roman) 



La façade déploie quant à elle un vocabulaire architecturale néoclassique parfait, avec portique, colonnes, fronton et compagnie, qui a été rajouté lors de la dernière campagne d'agrandissement, entre 1899 et 1904.

Façade néoclassique

(Portail du sanctuaire, fin du XIXe s.)



Nous visitons ce monument au plan bizarre, avec des chapelles rondes qui s'organisent autour d'un choeur lui-même rond et flanqué d'un presbytère en forme d'ellipse. Si l'on ajoute à cela qu'un jeu subtil se fait sans cesse sur les différences de niveau des sols, l'ensemble est à la fois amusant et un peu perturbant. 

L'église est d'une très grande cohérence, aussi bien dans son architecture que dans sa décoration baroque. Ce qui s'explique assez bien car elle est l'oeuvre des deux maîtres du baroque turinois : Guarino Guarini à qui l'on confie l'élévation de cette église en remplacement de celle en ruines qui la précédait et qui achève son oeuvre en 1706, puis Filippo Juvarra qui complète et agrandit le bâtiment entre 1729 et 1736.

Orgues (2)

(Sanctuaire de la Consolata, orgues)

 

Si l'architecture est exceptionnelle, on est également frappé par la très grande qualité du mobilier et de la décoration. Dès l'entrée on est saisi par la vision de l'autel majeur. Si l'on retourne, c'est l'entrée et le buffet d'orgues qui impressionne. Et sur le côté, c'est une statue de la Vierge en argent qui nous accueille sous un grande crucifixion de Saint André, auquel l'église primitive était dédiée.

Vierge en argent

(Chapelle St André)

 

Il faut noter par ailleurs que le mobilier n'est pas uniquement et purement baroque. Un certain nombre d'éléments surprennent, à commencer par cette porte qui est carrèment de style art nouveau et date probablement de l'agrandissement de l'église au début du XXe s.

Portes art nouveau

(Porte art nouveau)

 

Notons que le XXe s. ne s'est pas infiltré ici que vers 1900. Ainsi, ce tableau représentant Saint Joseph, Saint François de Sales et Saint Charles Borromée, qui pourrait parfaitement sortir du plus pur XVIIe s. de la Contre-Réforme est en réalité l'oeuvre de Nicolas Arduino, un artiste italien né en 1887 et disparu en 1974! 

Retable, St Joseph, St François de Sales et St Charles Borromée, Nicola Arduino, années 1960

(Nicola Arduino, Saint Joseph, Saint François de Sales et Saint Charles Borromée, 1960)

 

Si cette église est si importante, c'est qu'elle abrite la Vierge de Consolata, une icône qui aurait protégé la ville de l'invasion française en 1706. Un peu à la manière du duc qui s'en remit à Notre Dame de Superga pour faire lever le siège de la ville, les habitants en bas se confiaient à la Vierge consolatrice, qui se trouve toujours au-dessus de l'autel majeur.

Autel majeur

(Autel majeur)

 

C'est semble-t-il suite à cet épisode que s'est développé l'usage de cette église comme sanctuaire votif majeur pour la ville et ses environs. Ainsi, comme à Superga, on trouve des quantités d'ex-voto qui s'échelonnent du XVIIIe s. à nos jours. Mais c'est sans doute encore plus énorme ici. Certes, il y a un petit nombre constitué d'effets personnels, la plupart du temps pour des hommes en uniformes : épaulettes, insignes, médailles laissées en remerciement à la Vierge.

Ex-voto, épaulettes et insignes

(Ex-voto)

 

Mais la vraie particularité, ce sont ces ex-votos peints, représentant en de petites scènes de facture plus ou moins naïves, comme je l'ai indiqué dans le papier sur Superga. Ici, il y en a partout... Une sorte de couloir en est tapissé, mais en déambulant dans ce labyrinthe, on tombe sur une salle incroyable, où se trouvent alignés six ou sept confessionaux et donc les murs sont garnis de ces petits tableaux jusqu'au plafond. Etonnant effet de surprise et étonnement surtout qu'aucun guide de voyage ne signale ce lieu merveilleux d'art religieux populaire.

Nombreux ex-voto

(Mur d'ex-voto)

 

Rien qu'avec ceux qui sont à portée de nos yeux, c'est une à incroyable traversée d'au moins un siècle et demi d'histoire culturelle, sociale, militaire, etc... de l'Italie à laquelle nous sommes conviés. Les pratiques sont illustrées à merveilles, avec un grand nombre d'ex-voto consacrés à la guérison d'un proche de maladie. Comme cet enfant, qui a sauvé deux femmes de sa famille des souffrances qu'elles enduraient avec l'aide de Notre Dame de la Consolata et d'un saint que je ne suis pas parvenu à identifier, sans doute l'un des saints locaux turinois, mais pas Don Bosco qui n'est pas représenté en jeune homme.

Ex-voto 1937

(Ex-voto, 1936-1937)

 

On constate aussi les différences entre ville et campagne, l'évolution des moyens de transports...

Ex-voto 1943 (2)

(Ex-voto, 1943)

 

... et des accidents qu'ils provoquent.

Ex-voto 1958

(Ex-voto, 1958)

 

Les évolutions de la médecines sont présentes également, en moins grand nombre, mais quand on voit cette opération de chirurgie dentaire dans les années 1930, on comprend que le patient, par prudence, soit venu adresser un petit voeu à la Vierge.

Ex-voto 1936

(Ex-voto, 1936)

 

Mais des accidents de voiture, de tramways, de tracteurs ou de tables d'opération, cela arrive partout. Parfois cependant, on touche à des spécificités locales, comme ce soldat visiblement montagnard (je ne sais pas mieux l'identifier, je ne connais rien aux uniformes). Addendum : ce sujet posté sur Passion-Histoire a répondu à ma question : il s'agit d'un alpini, l'équivalent italien de nos chasseurs alpins.

Ex-voto 1916 (3)

(Ex-voto, 1916)

 

La Grande Guerre est assez fréquemment représentée sur ces petits tableaux. Le plus souvent, c'est pour le retour d'un fils ou d'un mari parti combattre qu'on prie, mais quelques uns aussi ont réalisé ou fait réalisé pour remercier d'avoir survécu à un tir d'artillerie, à un assaut, à un bombardement...

Ex-voto 1916

(Ex-voto, 1916)

 

La Seconde guerre mondiale est moins présente ou plutôt, les combats ne le sont pas. Pas plus que les diverses guerres coloniales menées par le régime fasciste dans les années 1920-1930 : rien - ou du moins rien de visible - sur les campagnes de Libye, d'Albanie ou d'Ethiopie. Par contre, nous avons droit à un curieux tableau dédié à la Vierge par un italien qui a subi des bombardements à Paris en 1940.

Ex-voto 1940

(Ex-voto, 1940)

 

Beaucoup plus nombreux pour évoquer cette période sont les tableaux consacrant le retour d'un prisonnier de guerre, ou pire encore, d'un déporté. Quelques prisonniers en pyjamas rayés, derrière des barbelés. Le plus touchant et révélateur de cette expérience est sans doute celui-ci : un camp de concentration, quelques baraquements, un mirador, des barbelés et une clôture. Le camp n'est pas identifié, mais surtout il est vide d'homme, seulement recouvert de neige. Seules indications, le nom du dédicataire : "C. Piovano" et surtout le symbole terrible de sa déshumanisation, son numéro d'immatriculation, celui qu'on tatouait aux arrivants dans un camp et qui devenait son identité : 24271.

Ex-voto, camp de concentration

(Ex-voto, date indéterminée, probablement 1945)

 

Après un bon moment passé dans cet endroit incroyable, nous allons vers la sacristie, qui est largement ouverte au public. Marbres de couleur, bois précieux, peinture baroque des XVIIe et XVIIIe s.... c'est un vrai plaisir que de parcourir ce qui est en fait composé de deux sacristies, une grande et une petite.

Plafond de la sacristie (2)

(Plafond de la sacristie)

 

Le mobilier du lieu est surprenant et comporte quelques pièces d'ébénisterie remarquables.

Sacristie (5)

(Mobilier de la sacristie)

 

Sortis de là, nous essayons donc de goûter au fameux bicerin dans le café du même nom. Las, devant la foule, nous renonçons et finissons par trouver péniblement une table de libre dans un autre des cafés historiques de Turin, le Mulassano. Ce café fondé en 1907, accueillait notamment les artistes du théâtre tout proche et de nombreux membres de la maison de Savoie; mais surtout, il brille par la splendeur de sa décoration intérieure : marbre, grands miroirs, bois sculpté et doré et son plafond à caissons tapissés de cuirs espagnols! 

Plafond du café Mulassano

(Café Mulassano, 1907)

 

C'est là que de petites douceurs bien méritées après cette longue et fatigante journée nous réconfortent:

Petits gâteaux (2)

(Biscuits)

 

Et que les spécialités caféinées me font un temps oublier le Nespresso que je bois au bureau, et me rappellent que l'art du café italien, c'est tout de même autre chose que les capsulettes, n'en déplaise à Mister Clooney!

Cappuccino

(Cappuccino)

 

La journée s'achève ainsi, doucement. Le soir se révélera encore étonnant, avec cette "visite" un peu incongrue dans l'escalier du Palais Carignan juste avant sa fermeture, un peu à la dérobée et avec le sentiment de profiter d'un moment rare, sans autres visiteurs alors que la nuit et les projecteurs se mêlent pour créer tout un jeu d'ombre sur les motifs baroques...

Escalier du Palais Madame, de nuit

(Palais Carignan)

 

La suite sera nettement moins amusante, avec la toujours pénible recherche d'un restaurant. C'est un petit restaurant traditionnel sans prétention ni tarifs excessifs qui finira par nous dire que oui, bien sûr, il a de la place pour nous. Ouf et tant mieux! Nous jurons de mieux nous débrouiller le lendemain soir, qui sera notre dernier dans cette ville.

 

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